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Une exposition dans les rues des villages : les "sorcières et magiciennes" font parler d'elles


C’est un projet artistique qui fait du bien ! D’abord parce qu’il se passe enfin quelque chose dans la rue, et l’espace de quelques minutes on oublie un peu les pesanteurs de l’épidémie. Ensuite parce que ce projet a du sens : l’exposition, présente simultanément dans 18 communes de la communauté de communes Berry Loire Puisaye, nous fait découvrir avec tact le monde de la transmission entre les femmes, entre grand-mères, mères et petites-filles. Le principe : sur des panneaux sont présentés des portraits dessinés de femmes qui sont grands-mères accompagnés d’un témoignage apporté par leur petite-fille sous la forme « Moi, ma grand-mère m’a appris… ». Une série de 10 premiers portraits est exposée jusqu’au au 31 mars. Une seconde série de 10 portraits supplémentaires sera exposée du 1er au 31 octobre.


Virginie Brancotte est journaliste et a fait des études d’ethnologie. C’est elle qui a fait la recherche des couples grands mères/petites-filles et qui a réalisé les entretiens avec les petites-filles. Plus tard les portraits et entretiens devraient être rassemblés dans un livre. Pour Virginie Brancotte « la transmission entre grand-mères, mères et petites-filles a longtemps été une force des femmes. Dans les campagnes, ce sont les femmes qui assuraient la subsistance quotidienne avec les petits élevages, le potager, les conserves, les confitures… Ce sont elles qui connaissaient les plantes, les remèdes, les secrets de la nature et aidaient les enfants à naître. Parfois elles pouvaient être traitées de sorcières, mais c’était aussi des magiciennes ! Entre les deux guerres, cette transmission intergénérationnelle s’est interrompue, les connaissances des femmes ont été oubliées. Pourtant, encore aujourd’hui, nous devons toutes quelques-uns de nos secrets, de nos recettes, de nos pouvoirs à nos grands-mères. Qu’elles aient été fermières, aviatrices, femmes au foyer, postières, restauratrices…, elles nous ont transmis des savoirs qui nous accompagnent dans notre vie, nous soutiennent dans les tempêtes ou nous font sourire avec tendresse. »


Et quand on lui demande ce que ça grand-mère lui a appris Virginie Brancotte a une réponse, car elle s’attendait bien sûr à ce qu’on lui pose cette question : « Ma grand-mère m’a appris que chaque animal, chaque plante, est un être vivant à part entière. Par exemple elle ne voyait pas « des orties » sur le bord du chemin, mais chaque ortie qu’elle considérait individuellement ».


Ce que ces grands mères ont appris à leur petite fille…

Mylène Capgras, née Belin, 1958

Lucile Robichon, 1995

Pierrefitte-ès-Bois

Ma grand-mère m’a appris à mettre un oignon coupé près du lit quand on est enrhumé.

Annick Ravard, née Thirot, 1946

Tiffany Ravard, 1989

Pierrefitte-ès-Bois

Ma grand-mère m’a appris que des mains dures au travail peuvent être douces aux enfants.

Jeanine Trottin, née Boucheny, 1932

Pauline Gouhier, 1987

Briare, Châtillon-sur-Loire

Ma grand-mère m’a appris qu’il n’y a pas de mal à être coquine.

Odette Borderioux, née Turpin, 1932

Mélina Lafitte, 1986

Autry-le-Châtel, Châtillon-sur-Loire

Ma grand-mère m’a appris à apprécier le printemps, saison où tout se renouvelle.

Danielle Couture, née Bouchette, 1945

Lola Pellé, 1997

Beaulieu-sur-Loire, Châtillon-sur-Loire

Ma grand-mère m’a appris la valeur de la connaissance et de l’engagement politique.

Irène Verkest, 1946

Lola Verkest-Nollet, 2011

Châtillon-sur-Loire

Ma grand-mère m’a appris à manger de tout et à ne pas gaspiller.

Monique Meunier, née Depaty, 1936

Flore Chaperon, 1992

Batilly-en-Puisaye

Ma grand-mère m’a appris à mettre un balai sous la table si on est 13 à manger.

Luigina Zen, 1948

Elisa Wicart-Zen, 1996

Dammarie-en-Puisaye, Châtillon-sur-Loire

Ma grand-mère m’a appris à me battre pour ce que je pense être juste.

Jeanne Fiot, née Serugue, 1910

Aurélie Goven, 1979

Ousson-sur-Loire, Batilly-en-Puisaye

Ma grand-mère m'a appris qu'il faut donner aux autres, mais aussi penser à soi.

Thérèse Gaudichon, 1917

Aurélie Breuzé, 1990

St-Firmin-sur-Loire, Châtillon-sur-Loire

Ma grand-mère m’a appris à fendre les pompons orange pour prendre les graines et les replanter.

L’équipe du projet

C’est l’association Les Mills, créée en 2020 à Pierrefitte-ès-Bois, qui pilote ce projet. Les Mills a vocation à contribuer à l’accueil et à la diffusion des disciplines artistiques.


Virginie Brancotte, journaliste et ethnologue. Créatrice et coordinatrice du projet Le Parcours poétique sur les bords de Loire à Châtillon-sur-Loire de 2012 à 2016 avec l’association Arteria dans le cadre du Pact région Centre.


Juliette Derutin, dessinatrice diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Elle a réalisé les portraits des grands-mères et a conçu la conception graphique des affiches.


Gauthier Andrieux-Cheradame, artiste plasticien spécialisé dans le travail du bois, diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Gauthier a conçu et fabriquer les supports d’exposition.


Le projet est financé par la région Centre Val de Loire dans le cadre du Pact et par la communauté de communes Berry Loire Puisaye.


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