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Transition énergétique - Les grands chantiers du bâtiment



Ils font partie de la première promotion d’étudiants qui suivent la formation « Chargé.e de projet Énergie et bâtiment durables » mise en place par le Centre National de la construction paille (CNCP) Émile Feuillette à Montargis. Bientôt ils seront en première ligne sur le vaste chantier de la rénovation des bâtiments.


C’est une priorité « climatique » pour le gouvernement afin de répondre aux engagements internationaux, c’est aussi une nécessité pour de nombreux Français qui vivent dans des passoires thermiques et qui ont de plus en plus de mal à se chauffer avec l’augmentation de l’énergie. Également très concernés, les propriétaires de logement classé F ou G sur le diagnostic de performance énergétique, fortement « incités » à réaliser des travaux de rénovation énergétique pour espérer mettre leur bien en location… De la rénovation avec des matériaux biosourcés (bois, la paille, chanvre, ouate de cellulose, liège, lin, laine de mouton… ) à l’écoconstruction qui permet l’optimisation des économies d’énergie et la protection de l’environnement, tous les chantiers sont ouverts. Et pour les réaliser, afin de vivre enfin dans des bâtiments durables, il va falloir suivre des formations adaptées. Nous vous proposons d’en découvrir certaines dans ce dossier et de rencontrer ceux qui s’y engagent.


L’ENJEU GLOBAL ET ÉCOLOGIQUE :

COMMENT CONSOMMER MOINS D’ÉNERGIE FOSSILE (GAZ ET DÉRIVÉS DU PÉTROLE), NOTAMMENT PAR LE CHAUFFAGE, AFIN D’ÉVITER UNE AUGMENTATION DU CO2 DANS L’ATHMOSPHÈRE ET AINSI LUTTER CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?

L’ENJEU ÉCONOMIQUE ACTUEL :

LES PRIX DE L’ÉNERGIE SONT EN FORTE HAUSSE ET LA PART DE L’ÉNERGIE DANS LE BUDGET DES COMMUNES ET DES MÉNAGES DEVIENT ALARMANT, PARTICULIÈREMENT LORSQUE LES BÂTIMENTS SONT DES « PASSOIRES THERMIQUES ».

L’ENJEU DE FORMATION :

VERS QUELS PROFESSIONNELS LES COMMUNES ET LES MÉNAGES PEUVENT-ILS SE TOURNER POUR PRENDRE LES BONNES DÉCISIONS EN TERMES DE CONSTRUCTION, DE TRAVAUX DE RÉNOVATIONS ÉNERGÉTIQUES OU DE CHOIX ÉNERGÉTIQUES, POUR LIMITER L’IMPACT SUR LA PLANÈTE ET LIMITER LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?


ILS SONT FORMÉS POUR NOUS ACCOMPAGNER… À RÉNOVER LES « PASSOIRES THERMIQUES »

La formation a débuté en octobre 2022 et s'achèvera par une période de stage suivie d'une soutenance finale. Ce sont 16 stagiaires qui bénéficient d'un enseignement certifié (niveau 6) RNCP (34389) et qui à l'issue pourront espérer trouver un emploi rapidement. L’objectif : préconiser des solutions techniques pour réduire les consommations énergétiques, utiliser des énergies renouvelables et réduire l’impact du bâtiment sur l’environnement durant les phases de chantier - construction / rénovation- d’usage et de fin de vie. 35 formateurs interviennent sur les 3 blocs de compétences principaux : modules techniques, modules projets, spécialisation fluides.


Les 16 stagiaires font leur formation au château de Cepoy, où le Centre National de la construction paille (CNCP) Émile Feuillette s’est installé en attendant la fin de la construction de son centre de formation à Montargis. Ils appartiennent à plusieurs générations, avec des parcours de vie très différents.


Kasım Balaban, 41 ans : « je voulais aider les autres à ne plus vivre dans ces habitats dégradés »

J’avais des valeurs écologiques et je voulais associer ces valeurs personnelles au travail. Je suis ingénieur qualité dans l’industrie automobile comme consultant. Je voulais changer les habitudes des personnes, dans des associations, et j’ai trouvé que ce que je faisais était insuffisant, pour moi, pour les autres et pour la planète. Je voulais agir davantage et comme il y a beaucoup de maisons qui sont des passoires thermiques, je voulais aider les autres à ne plus vivre dans ces habitats dégradés. Car on agit sur deux actions : bien sûr concernant le climat, mais aussi sur le bien être des personnes et sur leur portefeuille. Aider les gens qui ne parviennent plus à se chauffer l’hiver parce qu’ils n’en ont plus les moyens, la bonne solution c’est d’isoler leur maison. Après cette formation je vais me diriger vers le conseil pour faire des audits énergétiques sur les habitations et aider aussi les gens pour trouver les bonnes subventions qui vont les aider à réaliser les travaux. Bien sûr je les conseillerai d’utiliser tout ce qui est en matériaux biosourcés, mais si on voit que financièrement les personnes ne peuvent pas aller dans ce genre de produits, on a aussi d’autres matériaux très bien, que ce soit en terme d’isolation ou de longévité de performance. Par exemple entre de la laine de verre et le polystyrène on va choisir ce second matériaux qui a une espérance de vie bien supérieure. Mais il faut bien tout analyser, car le biosourcé ne coute pas forcément plus cher. La mise en oeuvre peut être en effet plus facile, par exemple dans les combles, où on peut mettre par exemple de la ouate de cellulose en méthode soufflée. C’est donc rapide à mettre en place et le cout est moindre.


Cécile Boutrea, 40 ans : « C’est enfin l’opportunité de passer à l’action car le bâtiment a un impact énorme sur l’écologie »

J’ai grandi dans une famille un peu écolo avec des valeurs qui m’ont conduite aujourd’hui à faire cette formation. j’étais documentaliste, puis développeuse informatique, ensuite j’ai fait une pause pour élever mes enfants. La préoccupation actuelle du monde concernant la planète, pouvoir agir et faire quelque chose, c’est ce qui m’a motivé pour suivre cette formation. C’est enfin l’opportunité de passer à l’action car le bâtiment a un impact énorme sur l’écologie. Je suis de Château-Renard, j’étais en recherche de reconversion et c’est en allant sur un forum de l’emploi à Courtenay que j’ai découvert cette formation. C’est donc une sacrée opportunité d’avoir ce genre de formation pas loin de chez moi ! On vient tous les matins de 9 heures à 17 heures, on a des évaluations, on a des devoirs, il y a donc une grosse charge de travail ! Il faut être motivé et savoir bien s’organiser, mais ça vaut le coup car c’est une chance énorme de faire cette formation sur notre territoire. On participe à la transformation du monde pour construire quelque chose de mieux pour nos enfants. Je ne sais pas encore précisément ce que je vais faire ensuite, mais on sait que 80% de notre travail va être de la rénovation sur des bâtiments des années 70. Et il y en a beaucoup pas loin de chez moi ! J’espère donc trouver une activité, un emploi, en local.


Lucas Lafforgue, 27 ans : « Je voulais trouver une formation pour intervenir sur la conception des choses »

Je suis originaire de Bordeaux et j’ai eu un parcours assez atypique. En gros, j’ai passé plus de temps à l’étranger qu’en France au niveau professionnel ou j’ai travaillé notamment en construction. Il y a eu la crise covid, et à l’époque j’étais en Nouvelle Zélande et j’ai eu le temps de réfléchir, à la permaculture notamment, pour rester connecté à la terre, en savoir un peu plus concernant la nature, ce qu’elle peut nous offrir… C’est dans mes valeurs d’être attentif à mon environnement. En 2021 j’étais en Suède où je travaillais comme chargé de mission dans une entreprise paysagiste. Mais il me manquait une formation technique, quelque chose pour progresser. Suite à un séjour en France l’été dernier, ma famille m’a conseillé de reprendre des études. Je voulais trouver une formation pour intervenir sur la conception des choses. Je cherchais à reprendre des études dans le génie civil et puis j’ai découvert cette formation qui correspondait à mes valeurs. J’ai été accepté, et du jour au lendemain j’ai déménagé de Suède pour venir à Montargis et commencer les cours. Cette formation va nous permettre aussi d’obtenir des stages plus facilement. C’est un tremplin pour entrer dans des entreprises qui prennent des stagiaires avant de leur faire un contrat. J’espère ainsi rejoindre des bureaux d’étude, monter en compétence et devenir ensuite ingénieur par une formation en alternance.


Cyrill Lafeuil, 62 ans : « je vais certainement créer une entreprise, une activité individuelle, d’audit, de diagnostic, d’assistance à maîtrise d’ouvrage. »

Je suis informaticien et enseignant dans ce secteur et je suis en fin de carrière. J’envisagais depuis longtemps de faire une formation liée à l’environnement, aux énergies et aux isolants biosourcés. J’ai eu une opportunité, un employeur qui était d’accord pour que je parte afin de faire une formation. C’est un changement de vie professionnel le mais pas un changement de pensée individuelle. Moi, ça fait seize ans que j’ai racheté un pavillon des années 70 que j’essaie d’améliorer. Je suis donc engagé depuis des années dans des réflexions sur l’isolation de mon habitation, le type d’énergie utilisée pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (bois, palets, capteurs solaires thermiques). À titre individuel je suis engagé dans cette voie la. Je suis aussi très intéressé par la construction bois, j’ai toujours eu cette intérêt pour les matériaux naturels… Pour moi cette formation représente une reconversion totale… tout en préparant ma retraite ! J’ai peur de m’ennuyer, alors à la suite de cette formation je vais certainement créer une entreprise, une activité individuelle, d’audit, de diagnostic, d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Si mon affaire tourne j’espère la transmettre à mes enfants… Je compte surtout proposer mes services vers les collectivités. Il se trouve que je suis aussi conseiller municipal, et avec cette casquette j’ai pu observer que les municipalités n’étaient pas toujours ouvertes à cette évolution de meilleure gestion des énergies et ressources de construction, faute d’avoir des gens formés pour leur en parler. Mon travail sera de les accompagner et de surtout les rassurer. Moi aussi je faisais parti des personnes qui étaient dans la défiance faute de comprendre exactement de quoi on me parlait. Par exemple le « pavillon traditionnel », terme qui rassure, n’a rien de traditionnel ! Il est fait en parpaing de béton et il n’y pas de tradition la dedans, si ce n’est dans les esprits. Tout ce que j’apprends aujourd’hui est super intéressant et je regrette de ne pas avoir fait ce genre de formation plus tôt.


 

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