Solidarité - Dans les coulisses de la banque alimentaire d'Amilly

On la qualifie de « grossiste » des associations à caractère humanitaire. La Banque alimentaire d’Amilly tient son rôle. Parfaitement ! Qui sont ces hommes et femmes qui œuvrent pour satisfaire les besoins alimentaires de plusieurs milliers de familles locales ? L’antenne locale distribue 180 tonnes de produits par an…
Au 110 rue de Paucourt, à Amilly, en ce mercredi 4 janvier, l’année 2023 démarre sur les chapeaux de roue pour la quinzaine de bénévoles de la Banque alimentaire. « On part tôt le matin pour aller chercher les produits dans trois magasins. On revient au local (Amilly) où on enregistre ces mêmes produits. On les trie par association… Puis, ces mêmes associations viennent les récupérer entre 11 heures et midi, qui à leur tour doivent les distribuer l’après-midi ». Ce rituel, parfaitement mis en musique par Jean-Luc Krempp, le premier responsable de la Banque alimentaire d’Amilly, se répète trois fois par semaine. « Nous nous devons d’être vigilants pour rester dans les dates de consommation des produits », explique cet ancien traiteur de Corbeilles à la retraite.
Une vraie usine à distribution…
À l’intérieur de ce local de 500 mètres carrés, des hommes et des femmes veillent au grain. Trois magasins fournissent la Banque alimentaire locale : Fresh, Grand Frais et E.Leclerc. « Ces trois magasins nous livrent essentiellement des produits frais », note Jean-Luc Krempp. À ces trois enseignes s’ajoutent d’autres provenances en matière de produits secs, comme la Banque alimentaire d’Orléans et d’autres magasins… Une vingtaine d’associations gâtinaises bénéficient de l’aide de la Banque alimentaire d’Amilly.

Au service de la solidarité depuis 2016…
L’antenne amilloise de la Banque alimentaire existe depuis 2016. « Avant, on distribuait les produits dans un petit local à Amilly (50 mètres carrés). Puis, on a décidé de louer ce local pour pouvoir répondre correctement à la demande en termes d’aides », éclaire Jean-Luc Krempp. « Au départ, on distribuait la marchandise essentiellement au Secours catholique et à l’Entente protestante. Puis, la Banque alimentaire d’Orléans avait beaucoup de demandes de besoin sur l’est du département. Avec une petite équipe, on s’est porté volontaires pour créer cette antenne avec cet entrepôt dont on est locataire », souligne-t-il. Les bénévoles de la Banque alimentaire s’occupent de tout : équipement, travaux, acquisition de matériels d’occasions… L’achat d’un camion-frigo, de chambres froides (froid positif – négatif) et d’autres matériaux. « Un investissement d’environ 100.000 euros ». Aujourd’hui, le budget de fonctionnement annuel de cette structure est inférieur à 30.000 euros. « Cela comprend le loyer ainsi que les charges courantes… ».
« De plus en plus de demandes… »
Le constat est sans équivoque. « Les associations que nous fournissons nous disent qu’elles reçoivent de plus en plus de demandes d’aides. Et qu’il y a de plus en plus des personnes qui perdurent dans le besoin alimentaire », souligne Jean-Luc Krempp.
« Les gens donnent moins… »
Un autre indice, récent, est inquiétant aux yeux du premier responsable de la Banque alimentaire d’Amilly : « Cette année, nous avons fait une collecte moyenne. On a été habitué à faire des collectes de l’ordre de 10 – 12 tonnes. Cette année, on est descendu en-dessous de 10 tonnes. Et on a eu vraiment beaucoup de gens qui nous disaient : « on ne peut pas donner ou juste un petit peu ». C’est la première année, fin novembre, qu’on a vraiment ressenti la crise économique dans les magasins au moment de la collecte ». En France, pour la saison 2022, la collecte humanitaire aura été inférieure de 10% comparativement aux précédentes.
« De 12 à… 180 tonnes par an »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Avant 2016, on distribuait 12 tonnes par an. Cela correspondait à notre collecte annuelle sur l’agglomération montargoise. Et c’était le Lions Club, pour le compte de la Banque alimentaire, qui s’occupait de la distribution ». Les temps ont ensuite changé. « Au bout de la cinquième année de l’existence de notre antenne, on est passé de 12 à 180 tonnes par an », décortique Jean-Luc Krempp. La raison ? « L’année 2021, on avait énormément augmenté le volume, car on avait été la seule association qui était restée ouverte pendant le premier Covid. Tous les « Restos » et pratiquement toutes les associations étaient fermés. Les mairies de Montargis et de Châlette, notamment, nous avaient demandé de suppléer les autres associations, chose qui a engendré un bond énorme en termes de demandes ». Une situation qui ne baissera pas, pour autant, d’intensité, et ce, malgré la reprise d’activités de l’ensemble des associations (Imanis, Epicerie sociale, Resto du Cœur, Secours populaire et autres structures). Plusieurs milliers de bénéficiaires comptent sur la solidarité et la logistique de la Banque alimentaire d’Amilly. « Je ne pourrai jamais satisfaire mon rêve. Fermer quand il n’y aura plus besoin de nous ! », conclut l’homme de 75 ans. Le sourire au visage…
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