Cyclisme - Après le tour du Loiret, C.Batista : "ça sera le plus beau souvenir de ma carrière..."

Les bras levés au ciel. Un regard plein d’émotions. Un sourire. Le tout sous une assourdissante ovation. Camille Batista n’est pas près d’oublier cette après-midi du dimanche 16 mai. Le coureur du Guidon Châlettois s’est emparé de la quatrième étape du Tour du Loiret. À Amilly. Où ses proches guettaient de plus près la moindre apparition de leur « chouchou ». Lorsque le jeune homme de 24 ans (1,65 m, 60 kg) venait d’offrir au club châlettois sa deuxième victoire sur une étape dans l’histoire de ce fameux Tour du Loiret (Sébastien Foucher avait remporté une étape en 2004).

Le Tour du Loiret version 2021 est revenu à Johan Le Bon (Dinan Sport Cycling). Mais lors de l’ultime étape, à Amilly (81,6 km), Camille Batista a su lui voler la vedette. Voler ? Pas sûr. Parce que le coureur châlettois méritait amplement sa victoire au sprint au sortir de la quatrième étape. De quoi donner des ailes et… une énorme satisfaction à ce natif de Gien. « Je ne peux même décrire à quel point cette victoire est belle ! », esquisse-t-il. Pourtant, de bons souvenirs, il en a plein la tête. « Mais cette victoire d’étape à Amilly est particulière… », estime celui qui a découvert le vélo en club à l’âge de 10 ans. « C’était au Vélo Sport Cacien (Chécy). À l’époque, j’habitais à Bou. Je voyais des jeunes faire du vélo. Je m’étais dit pourquoi pas moi. J’ai essayé… ». Quelques années plus tard, il atterrissait au Guidon Châlettois. « J’avais 17 ans. J’avais intégré les espoirs 1… ». Depuis, il totalise douze victoires sous les couleurs du club châlettois. « J’ai vécu la meilleure victoire, dimanche, à Amilly… ». Interview.

Camille, êtes-vous remis de vos émotions après cette précieuse victoire d’étape, à Amilly ?

Oui, l’émotion est retombée (rire). C’est vrai que j’ai vécu une journée très agréable. Un beau succès chez les amateurs élite. J’ai déjà failli le faire à deux reprises en finissant 2ème en 2017 et 2019. Mes parents étaient là. Ma copine, aussi. Ils étaient forcément contents, fiers. Ce sont des moments que l’on ne peut pas oublier. Cette victoire est la meilleure de toute ma carrière… C’est certain.

Justement, pourriez-vous nous raconter le scénario de cette 4ème étape ?

On avait reçu des directives du directeur sportif. On devait éviter les pièges de groupes et les échappées. Le midi, à table (dimanche), on se disait que l’idéal était de faire comme les pros. Faire un final groupé. On voulait marquer le coup, à domicile. On l’a fait. Chaque équipier a roulé son petit bout. Personnellement, la tactique était de ne pas trop bouger. Je devais rester au chaud. Il fallait attendre avant d’attaquer dans les derniers instants…

Une stratégie qui a finalement porté ses fruits…

À 10 kilomètres de l’arrivée, on s’est retrouvé ensemble dans le peloton. Puis, Yannick (Martinez) s’est détaché aux 500 mètres. Ronan (Racault) a foncé aux 400 mètres. Moi, j'ai fait l’effort à environ 250 mètres de la ligne. Là, je me suis dit que personne ne pouvait me passer. Mes équipiers m’ont dit : « vas-y, c’est tout pour toi ». C’était juste formidable. Ils se sont mis à rouler pour moi. On a prouvé que l’on forme un groupe qui s’entend à merveille. Une victoire collective.

Vous avez 24 ans…Songez-vous à une carrière de cycliste professionnel ?

Les chances sont déjà passées. Ce n’est plus pour moi. Aujourd’hui, ma philosophie est de prendre plaisir au sein de mon club. Mon but est d’être un bon coureur amateur… C’est ce que j’essaie de faire. Je m’entraîne régulièrement (15 à 20 heures par semaine). Ce sport est un pur bonheur. Il procure des émotions. Il m’a permis de faire des rencontres, de garder une certaine hygiène de vie… Je veux, plus tard, rendre ce que l’on m’a donné.

Les mots de…

Patrick Foucher (président du Guidon Châlettois) : « Camille (Batista) est un garçon très sérieux. Il est agréable avec ses coéquipiers. Il s’entend avec tout le monde. Un coureur qui va vite au sprint. Il n’a peur de rien… Le club termine 4ème par équipes lors de ce Tour du Loiret. Les six coureurs ont terminé leurs courses… C’est très bien ».

Stéphane Foucher (entraîneur au Guidon Châlettois) : « On a vécu une étape très disputée. On devait juste éviter de rater les échappées. Le groupe a travaillé en osmose en respectant les consignes. On a eu la capacité de bien finir…Concernant Camille (Batista), c’est un routier sprinter. Il n’a pas un très gros gabarit. Un coureur « gentil » mais… Une belle vélocité. Très malin… C’est quelqu’un qui travaille énormément… ».