Catherine Armessen : "une sorte d’exercice schizophrénique..."

"Dans son sommeil, Georges grimaçait à chaque mouvement respiratoire. Elle approcha les mains jusqu’à effleurer les côtes qui saillaient sous la peau et ferma les yeux.
–Que ce soit dans la vie ou dans la mort dit-elle, rien ni personne ne nous séparera. Je saurai te rejoindre.
Elle parla de ce jour lointain où elle l’avait regardé autrement qu’un frère, de la peur qu’elle avait eue de ce sentiment nouveau, des pensées qui l’avaient retenue éveillée les soirs de pleine lune quand les loups-garous rôdaient à la lisière de la folie des Hommes. Elle lui murmura à L’oreille qu’elle avait décidé très jeune d’accepter ce cadeau que lui faisait la Vie. Au fur et à mesure qu’elle parlait, ses doigts s’assoupissaient , couraient sur la peau, se dirigeaient instinctivement vers les zones de souffrance, déversaient la chaleur, écartaient le mal, en devenaient douloureux.
Elle lui dit encore qu’elle acceptait à présent de partir avec lui à l’autre bout du monde pour vivre leur passion, qu’elle avait été stupide de renoncer trop vite. »
Extrait de « Les amoureux d’Ariège » de Catherine Armessen paru aux éditions les passagères en 2020.
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"Dans la mesure où l’on doit à la fois vivre l’émotion le temps de l’écriture et l’écrire avec le recul nécessaire pour que le lecteur puisse à son tour la vivre, c’est une sorte d’exercice schizophrénique..."
Son dernier ouvrage :
« Les amoureux de Ariège » paru aux éditions les passagères.

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