Automobile - Marc Graillot, l'ambassadeur du Gâtinais des 24 heures du Mans

L’homme de 80 ans jouit d’un parcours à couper le souffle…
Une discrétion éternelle. Une humilité fabuleuse. Pourtant, ce « grand monsieur » de l’automobile jouit d’une carrière XXL. Lui, c’est Marc Graillot. Ce féru de l’automobile vit deux histoires d’amour… La première dure depuis près de trente. « Ma femme… », dit-il. La seconde a démarré dans les années 70. De quoi s’agit-il ? « Les 24 Heures du Mans… ». Le récit, tant passionnant, vaut inconditionnellement le détour. Marc Graillot, ce « môme » de Gy-les-Nonains, au cœur du Gâtinais, transformé en directeur sportif de plusieurs écuries d’automobiles françaises. Biographie.
Son téléphone se met à sonner. Une urgence ? « Non, un petit point avec les gars à Nantes… ». Depuis Montargis, sa ville « de cœur », Marc Graillot, « 80 piges », donne quelques conseils à ses collaborateurs de l’écurie automobile Extrême Limite, en Loire-Atlantique. Le débriefing durera quelques minutes. « Je dois me rendre à Paris, la semaine, prochaine… », dit-il. Les yeux branchés vers son ordinateur portable. Inondé de photos d’archives. « Voyez-vous, je suis là… C’était lors d’une course aux 24 Heures du Mans… J’étais jeune », balance-t-il sur un ton ironique. Avant qu’il ne passe aux choses sérieuses…
Vice-champion de France de vitesse avec Montargis…
« La moto, c’était ma première passion… ». Marc Graillot avait 17 ans lorsque, licencié à l’USM Montargis, il roulait à vive allure. La récompense allait bientôt tomber. « Vice-champion de France de vitesse… », dit-il. Photo de podium, à l’appui. Mais le rêve s’estompait. Pourquoi ? « L’arrivée des machines japonaises avait tout chamboulé. On n’avait pas l’habitude d’utiliser les mêmes motos…Pour moi, c’était la fin, d’autant plus que ça coïncidait avec mon année de mariage…». Mais un appel fera changer la donne. « Un ami me propose de lui donner un coup de main. Il était pilote d’une voiture Lola… Je me suis dit : pourquoi pas la voiture… ». Le déclic non attendu. Le démarrage d’une carrière.

Premiers pas aux 24 Heures du Mans
Le jeune homme accepte la mission proposée par son ami. Nous sommes fin des années 70. Son rôle principal : « Diriger une équipe composée d’une dizaine de personnes. Le but était de définir des stratégies de courses lors de mes premières 24 H du Mans… ». L’histoire avec la « Lola » durera cinq ans. Marc Graillot, le Montargois, ne pouvait guère se cacher. Des écuries lui faisaient les yeux doux. « Résultat : je m’engage chez Lancia Groupe (Fiat)… ». Une structure dirigée par l’Italien Daniele Audetto, patron de la Formule 1 Ferrari. « J’ai bossé pour lui pendant deux belles années… », raconte Marc Graillot. Celui-ci trouvera, ensuite, des points de chutes dans diverses écuries…
Aux championnats du monde d’endurance
Graillot rejoint, en 1987, Louis Descartes. « J’ai participé à la création de la voiture ALD. C’était sous la houlette de l’ingénieur Jean-Paul Sauvée… ». L’objectif était de prendre part aux championnats du monde d’endurance. « On a sillonné pas mal de pays… On a fait les mondiaux de 1987 à 1992… On a fini 11ème sur une course aux 24 Heures du Mans, en 1990 ». L’aventure s’arrête brutalement suite à la disparition tragique de Louis Descartes.
Avec Sylvain Boulay…
Sylvain Boulay, issue de la filière « Winfield et volant ACO », enrôle Marc Graillot. « Sylvain ne voulait faire que les 24 Heures du Mans ». Et d’enchaîner : « On a acheté une Tiga, à Toronto. On l’a fait courir aux 24 Heures. Il faut être gonflé », sourit-il. Et d’ajouter : « On a ensuite acheté une Norma, fabriquée en France. On est allé courir aux USA. Un truc de dingue… ».
Pilote en Formule 3 Classic…
« Un ami, Da Rocha, m’a initié à apprécier la Formule 3 Classic. On a roulé à Magny-Cours. Je me suis dit pourquoi pas… ». Marc Graillot s’offre une March 803. Là, une idée jaillit… « Avec Da Rocha, Bruno (un coéquipier), on s’est positionné sur la création d’une écurie… ». BDG (Bruno – Da Rocha – Graillot) voit le jour en 2000. « J’ai couru un peu partout en F3, en Angleterre, Espagne avec la March 803… ». Il a ensuite été vu à bord d’une Norma (2005-2006). Marc Graillot finit son périple, en 2010, chez Extrême Limite, écurie basée en Loire-Atlantique. « On a fait les 24 H du Mans en 2011-2012 ». Marc a joué le rôle de directeur sportif. « On a arrêté les 24 Heures du Mans pour des raisons financières. Mais l’écurie existe toujours (en Loire-Atlantique). J’en fais partie. Mon rôle ? Définir les stratégies de couses, apprendre à piloter, faire aimer ce sport… Donner un coup de main à la formation… À mon âge, je suis content de pouvoir m’occuper de futurs pilotes… ». Et ce n’est pas fini…