Athlétisme - Salim Sdiri (ancien sauteur en longueur de l’USM) : "Je n'oublie jamais d'où je viens"

De passage à Montargis pendant cette période de fêtes, où il a retrouvé parents et copains, Salim Sdiri n’a guère perdu une miette de ses habitudes, en se rendant au stade Champfleuri. Où il s’est exercé dimanche 1er janvier, au matin. L’ancien international français de saut en longueur a accepté de décrypter son année, celle qui vient de s’écouler. Extrait.
L’enfant de l’USM Montargis est de retour à la maison. « Juste pour quelques jours. Histoire de voir la famille, les proches », sourit Salim Sdiri. Parce que, depuis quelques années, la vie de l’homme de 44 ans bat son plein du côté de la Réunion. « Oui, c’est parti pour durer longtemps. Je m’y plais. Les gens sont adorables. Un cadre agréable », dit-il. Pensif… « Mais je n’oublie jamais d’où je viens. Montargis ? C’est toute mon enfance. C’est toute une vie, en fait ».
14 titres de champion de France, des records toujours d’actualité…
Il a définitivement écrit son nom dans les archives de l’histoire du sport français. Voire international. Salim Sdiri, ce sont quatorze titres de champion de France de saut en longueur à son compteur. Le Montargois détient, de nos jours, les deux records de France : plein air (8,42 m) et en salle (8,27 m). « Au départ, mon objectif était de sauter 7,50 m. Atteindre 8,42 m, c’était quelque chose de fou. Aujourd’hui, je me dis qu’aucun autre Français n’a fait mieux. C’est toute une fierté… ». Le record en plein air (8,42 m) remonte au 12 juin 2009. Celui en salle (8,27 m) date du 28 janvier 2006.
« Il y a des choses qui me chagrinent… »
Il en a gros sur le cœur. Et il ne s’en cache pas. « Aujourd’hui, il y a des choses qui me chagrinent… », glisse Salim Sdiri. À qui fait-il référence ? « Vous voyez, j’ai quand même apporté au sport français. Et quand je vois le silence de la fédération (FFA), c’est dommage ! C’est comme si je n’ai jamais existé », décrit amèrement celui qui a pris part à trois Jeux Olympiques (JO). « Les gens de la fédération ne m’appellent jamais. Ils ne me souhaitent même pas mon anniversaire. C’est leur mentalité. Et c’est regrettable ». Ingratitude ? « Forcément ! Mais je pense que j’ai dû les gêner suite à mon accident (il avait reçu un javelot accidentellement dans le dos lors d’une compétition le 13 juillet 2007). Cela les a mis, à mon avis, dans l’embarras… ». Et de renchérir. « Je suis allé au stade Champfleuri, dimanche (1er janvier). Il n’y a même pas un poster de moi ni mon nom inscrit quelque part. Une personne m’a d’ailleurs dit : quand on vient au stade, on a l’impression que tu n’as jamais été licencié, ici. Je n’en veux à personne. Je ne demande rien. Mais, j’estime que je mérite un peu plus de considération… Je suis un enfant de Montargis. Et je le resterai », note Salim Sdiri. Lequel a été convié comme invité d'honneur par la municipalité de Montargis à la cérémonie des « Trophées des sports », organisée le 6 janvier, à la salle des fêtes.
17 ans en équipe de France…
Salim Sdiri a décidé « de redonner ce que l’on m’a transmis », confie-t-il. Et d’ajouter. « Des athlètes viennent me voir à la Réunion. Ils me demandent conseils. Ils veulent des plans d’entraînements… ». Le Montargois aura vécu… dix-sept années sous le maillot de l’équipe de France. « J’ai la chance de connaître des moments inoubliables, en compétitions, en stages, lors des déplacements. Je suis naturellement fier de moi. Fier d’avoir été capable de me relever à chaque fois que je prenais une claque… ». Et de préciser. « Pourtant, j’étais le seul (équipe de France) à m’entraîner tout seul. Pour la nouvelle génération ? Rien n’est impossible. Rien n’est aussi mathématique… »
Cadre coordonnateur dans une clinique privée à la Réunion…
Ancien sportif de haut niveau, Salim Sdiri a finalement opté pour une reconversion professionnelle. « Par manque d’opportunités. Pas d’évolution sportive venant de la fédération. Pas de proposition. Pourtant… », regrette-t-il. Depuis un an et demi, ce pur produit de l’USM Montargis officie pour deux cliniques privées, à la Réunion, en sa qualité de cadre coordonnateur. Et ce, respectivement à Saint-Denis et Saint-Joseph. « Je manage une équipe de soignants », éclaire-t-il. « Je m’éclate dans mon boulot. J’apporte ma touche sportive en lien avec la récupération et la rééducation ». Tout en s’inscrivant dans un club d’athlétisme local dont le stade porte le nom de…Champfleuri. Le même que celui qui l’a vu grandir. À Montargis. Trois décennies auparavant…
Roland Jolly
(ancien président de l'USM Montargis athlétisme)

" Salim (Sdiri) a toujours été correct, travailleur, disponible.
Un prof d'EPS du Château, à Montargis, nous l'avait recommandé lorsqu'il était jeune. Il voyait en lui quelqu'un de très doué. Salim a vite montré son talent au club. Il a le sport dans son âme. Je l'ai soutenu au niveau de la fédération. On (club) savait qu'il était destiné pour réussir une belle carrière.
Fier de lui ", confie Roland Jolly, 93 ans, l'ancien président de l'USMM athlétisme, 53 ans de pratique sportive.
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