Guillaume Coquelin, un prof, un entraîneur de foot, et un papa très connecté...

Guillaume Coquelin ne badine pas avec le sérieux sportif : le coach de l’équipe de football des J3 Amilly, évoluant en Régional 1, a mis en place un programme de travail conduisant ses joueurs à s’appliquer de manière quotidienne. Très connecté, il gère aussi au quotidien ses élèves d'un collège de Gien via internet et comme tous les Français confinés, il s'occupe de ses enfants. Pas vraiment le temps de trouver le temps long... Interview.
(Photo d'archives)
Guillaume, à quoi ressemble votre quotidien en cette période d'épidémie et de confinement ?
Je vis cette situation comme tout le monde. Je suis confiné, à Nevoy dans le Giennois. Je travaille depuis chez moi. Je suis prof d’EPS, dans un collège à Gien. Je me dois de gérer la vie scolaire de mes élèves. Mon rôle consiste à assurer la continuité pédagogique de ma classe. Je veille sur la facilité de transmission des informations des élèves en réglant, par exemple, des soucis liés à internet et autres.
Sur le plan personnel, comment vivez-vous cette crise liée au coronavirus ?
Je donne les cours à mes deux enfants. Je profite de ma petite famille. Ma compagne est au chômage partiel. Je ne vous cache pas que mes journées sont bien remplies. Elles passent assez vite. Puis, comme nous avons du terrain, dès que ça se complique pour les enfants, ils sortent dehors (ils ont 4 et 7 ans). Dans l’ensemble, tout se passe bien. Et ça me permet de jardiner (sourire).
Et la vie sportive dans toute cette histoire ?
Ecoutez, je cours dans la mesure de la distance fixée (2 kilomètres). La forêt se trouve à côté de chez moi. Je ne croise personne. J’essaie de m’entretenir, également, en faisant des exercices à la maison. Il nous faut une dose de sport en permanence…
Comment les choses évoluent-elles avec vos joueurs, aux J3 Amilly ?
Ils sont en train de suivre un programme de travail quotidien dans le respect des mesures de confinement. Ils s’appliquent de manière sérieuse et rigoureuse. J’ai confiance en eux. Nous sommes sur des séances quotidiennes. Nous travaillons via whatsapp, grâce à un groupe que l’on a créé.
De quoi s’agit-il ? Comment vos joueurs respectent-ils à distance ce plan d’action si particulier ?
J’envoie des séances collectives et personnalisées. Mes joueurs me font parvenir des vidéos. Ils s’exercent sur le tapis et courent beaucoup. J’ai des retours au quotidien de la part de mon équipe. Que de la satisfaction…
Sans ce programme, ce type d’arrêt de la compétition pourrait présenter des risques ?
C’est simple : mon but est d’être exigeant pendant cette période de confinement est de maintenir une dynamique de groupe. Je voulais préserver et renforcer les liens sociaux entre mes joueurs. Cette méthode nous permet également de garder les contacts pendant ces moments difficiles. L’application de ce programme de travail m’a aussi permis de constater le sérieux de mon groupe.
Antonio Teixeira (le président de la ligue du Centre) table sur une éventuelle reprise de la compétition, le 2 mai. Votre équipe sera-t-elle prête ?
Sur le plan physique, je me rendrai compte de l’état des joueurs après deux, trois entraînements. Il va y avoir des carences physiques chez certains joueurs. En tout cas, paradoxalement, ce confinement a permis à certains joueurs de faire davantage de séances. En temps normal, ils n’avaient pas beaucoup d’opportunités en raison de leur travail ou de leurs études. Je pense que ce confinement durera encore quelques semaines... L’essentiel sera de sortir de cette situation, et après on verra bien.