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MONI LE JARDINIER, QUAND L’ÉCHANGE CULTUREL MÈNE À L’AGRICULTURE


C’est une histoire unique, comme toutes les histoires d’amour. Mais celle-ci est plutôt surprenante. Moni est né en Inde et y a vécu jusqu’en 2014. Mais cette année là, le 6 juin (ça ne s’invente pas), il a débarqué en France pour commencer une nouvelle vie. A l’aéroport Sandrine l’attendait. Elle aussi, pour commencer une nouvelle vie. Ensemble.

Depuis ils ont eu deux enfants, et Moni est devenu « Moni le jardinier », maraicher et horticulteur. Il a installé son exploitation à Amilly, 634 rue de Villeneuve, sur des terres appartenant à la famille de Sandrine. Et tous les dimanches il est sur le marché d’Amilly. Dans son portefeuille une photo, celle du maire d’Amilly venant le saluer à son stand, une habitude de tous les dimanche. Il en est fier. Car c’est vrai que c’était pas gagné…

Flashback

2013, Moni est en Inde, il est enseignant en informatique. Mais il n’a qu’un rêve : partir au Canada pour trouver une nouvelle vie. Pour obtenir un visa il doit savoir parler le français. Alors il prend des cours et complète sa formation en cherchant à discuter sur internet avec des Français.

Même année en France. Sandrine travaille près de Courtenay dans une entreprise avicole. Avec la CCI elle est en formation linguistique de langue anglaise. Mais elle doit pratiquer. Difficile à Courtenay. Alors elle passe par internet.

Un jour Sandrine et Moni se rencontrent grâce au web. Chacun aide l’autre à parler sa langue natale. Un lien se crée, malgré les milliers de kilomètres qui les séparent. Sandrine finira par faire le voyage en Inde pour rencontrer Moni. « En vrai ». Et leur vie va basculer.

6 juin 2014, le choc

Moni de s’attendait pas à vivre un tel choc, dans un pays dont finalement il ignorait tout, et dont il ne maîtrisait qu’imparfaitement la langue. Sandrine va l’accompagner pas à pas. Moni cherche du travail, veut s’intégrer, mais n’obtient pas d’équivalence en France pour ses diplômes en informatique. Pour passer le temps, Moni jardine sur les terres de sa belle famille. Faire pousser des légumes ce n’est pas nouveau pour lui, car en Inde il a toujours eu un jardin. Son beau-père, Jacques Laroye, exploitant agricole, décide alors de partir à la retraite. Devant la ferme d’Amilly il conserve un grand terrain. Lors d’une réunion de famille quelqu’un lance une boutade à Moni : « tu n’as qu’a te lancer dans la culture si tu aimes ça. Il y a justement le festival des parc et jardins au domaine de Lisledon, tu n’as qu’à aller voir… ».

2017, un nouveau départ

Accompagné de Sandrine Moni se rend à Villemandeur et finit par rencontrer les représentants du CFA de Bellegarde. Ce qui semblait impossible va le devenir, avec l’aide de tous. Inscrit en Bac Pro, Moni, qui va bientôt avoir 40 ans, sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Grâce à des équivalences acceptées pour des diplômes obtenus en Inde en physique-chimie, Moni va pouvoir faire le Bac Pro en un an.

Mais il va falloir faire beaucoup d’efforts. Moni n’est pas encore à l’aise à l’oral. En revanche il fait très peu de fautes à l’écrit. Au début ces professeurs ont un doute en voyant cet indien de quarante ans au milieu des jeunes étudiants du CFA. Mais à l’heure de la remise des copies ils sont rassurés : c’est le meilleur de la classe. Moni va brillamment réussir les épreuves professionnelles. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, il va obtenir la même année sa carte de résident.

2018, l’aventure commence

Désormais il peut se lancer, et il va être soutenu par toute sa nouvelle famille gâtinaise mais également par les voisins de son exploitation, trop contents de voir revivre la ferme. Et de pouvoir disposer de légumes fraichement cueillis. En 2018, faute d’arrosage suffisant, les cultures ont beaucoup souffert. Cette année Moni va pouvoir disposer d’un captage. Le forage c’est pour dans quelques jours. De quoi garder le sourire. Avec Sandrine Moni a eu deux petites filles. La plus grande jouent dans les serres et la petite, née il y a deux mois, réclament les bras de Sandrine. La mère de famille et femme de maraîcher n’a plus qu’une idée en tête. Vivre à la ferme, pour aider Moni et développer l’exploitation. Elle est comptable, ça peut servir. Bientôt les serres de Moni le jardinier vont accueillir les visiteurs. « Cette année sera la bonne » dit Moni en souriant.

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